À l'origine de Future Sex se trouve Blackpills, un service de vidéo à la demande en streaming, concurrent de Netflix, créé en 2017. La petite entreprise essaie par tous les moyens de faire parler d'elle et quoi de mieux pour cela que s'attaquer au sujet qui fait parler : le sexe. C'est de cette idée et d'une collaboration avec le réalisateur Stephan Zlotescu que Future Sex est née.
Sous forme de 5 épisodes de 10 à 15 minutes chacun, Future Sex nous promet un aperçu doux-amer de notre avenir sexuel. Le problème ? En voulant se prendre pour un Black Mirror de la sexualité, Future Sex ennuie et manque grandement d'inclusivité.
Car dans cette série, il n'est pas bon de ne pas faire partie des dominants : les personnes non-blanches sont cantonnées à des personnages secondaires, les femmes ne sont que des objets assoiffés de désir ou des mères courage, les corps ne sont jamais gros et la simple mention de l'homosexualité n'est faite qu'au détour d'une blague au bar ou d'une soirée pyjama entre étudiantes en petite culotte.
Seule la question de la transphobie est traitée au détour d'un épisode mais sans grand intérêt à part montrer que même dans le futur, la discrimination n'aura pas bougé d'un iota. Comment offrir une vision de la sexualité globale et inclusive si les modèles donnés dans l'intégralité des épisodes ne recouvrent qu'une partie du spectre sexuel et sensuel ?
Outre un gros problème de représentation, le constat n'est pas très brillant face à la manière dont la technologie peut accompagner notre sexualité dans Future Sex. Dans 4 épisodes sur 5, la technologie n'est devenu qu'un outil pour une sexualité « mieux que dans la réalité ». Grâce à la réalité augmentée, on gomme l'inexpérience d'une première fois ou le corps vieillissant. Pire encore, la technologie a transformé la sexualité (dernier rempart de liberté) en objet de marketing et de consommation.
Les casques de réalités virtuels et les écrans ne sont que des ersatz de réalité qui viennent remplacer un acte qu'ils pourraient compléter. Là où on aurait pu imaginer une immersion du couple ensemble dans des atmosphères ou des scénarios générés virtuellement, ils ne sont que plus séparés, chacun dans sa propre envie, coupés du désir de l'autre. La technologie devient un mur et non un pont.
En bref, Future Sex a voulu emprunter le ton acerbe de Black Mirror mais n'a fait que servir sur un plateau pseudo-steam punk des poncifs sur la sexualité, le tout saupoudré par des discriminations qui n'ont déjà plus droit de cité de nos jours. Il ne nous reste plus qu'à croiser les doigts pour que Future Sex n'ai pas vu juste.
Future Sex, réalisé par Stephan Zlotescu et produit par Blackpills
Disponible sur l'application Blackpills sur Apple et Android