« Farine ». C'était le mot choisi. Si l'un·e de nous deux voulait pour la moindre raison s'échapper de ce scénario, une fois ce mot prononcé, qu'il soit susurré ou crié, nous retrouvions nos persona respectives, loin de l'imaginaire et du trouble qu'il aurait pu causer.
Ce trouble pour l'instant était bien loin, malgré ma situation des plus étriquées. Ma vue était entièrement plongée dans le noir, mon foulard préféré jouant le rôle d'un bandeau de fortune. Mes poignets, quant à eux, se mêlaient avec les barreaux en fer de ma tête de lit, m’empêchant de bouger tout le haut du corps. Je lui avais demandé de laisser mes pieds libres pour nous permettre une plus grande liberté de mouvement, quelles que soient les envies qui nous prendrons lors de cette aventure. Sur ma peau, je ne sentais que le coton de mes sous-vêtements, le reste de ma peau laissée totalement à l'air libre. Alex avait respecté toutes mes consignes à la lettre. Il était temps de lui laisser le contrôle.
« Bien ». Cette phrase qui sonnait à la fois comme une question et une affirmation me permis de réaliser qu'ielle était avec moi dans la pièce. Cette phrase marquait le début de notre histoire de quelques heures tout en me laissant la possibilité de revenir en arrière. Hors de question, c'était parfait. Je hochais doucement la tête.
Encore seul·e dans le lit, je l'imaginais à distance, prenant tout son temps, jaugeant mon impatience, observant mes réactions. La chair de poule commençait à se former sur ma peau, témoin de l'excitation latente que je ressentais depuis que ce foulard avait enserré mon crâne. Un léger mouvement sur ma droite m'indiqua qu'Alex venait de me rejoindre sur le lit.
Partant du dessus de mon pied, le bout de son doigt commença son odyssée sur mon corps. Alternant entre la pulpe et l'ongle, entre tendresse et fermeté, ce doigt remontait le long de ma jambe, accordant à chaque parcelle de peau une attention particulière. À la tension du mollet succédait la douceur de l'arrière du genou. Pas à pas, Alex remontait par l'extérieur de ma cuisse jusqu'à mon ventre. À cet endroit, le doigt laissa sa place à une main entière et à une toute nouvelle ère de jeux. M'agrippant les hanches, Alex attira mon corps jusqu'au sien, se logeant entre mes jambes et bloquant le peu de mouvement que je pouvais encore faire. Une légère déception dut apparaître sur mon visage : qu'étais devenue notre promesse de prendre le temps de savourer cette nouvelle expérience ? Alex avait déjà craqué face à l'envie de mon corps, je le sentais.
Oh, comme je me trompais ! Dès que je commençais à me faire à l'idée (pas totalement déplaisante) d'un passage à l'acte immédiat, Alex s'éloigna de moi. Toujours placé·e entre mes jambes, ielle maintenait avec force mes chevilles. Je sentais son regard sur moi : la personne que je fréquentais depuis maintenant 4 ans était en train de redécouvrir mon corps sous un nouveau jour et elle réfléchissait à son prochain mouvement. Celui-ci ne se fit pas attendre.
D'un mouvement vif, Alex s'éloigna de l'étau de mes jambes, se plaçant à proximité de moi, sans pour autant être en contact. Son doigt recommença à parcourir mon corps. Du creux de la hanche au bout de mon téton, de la racine de mes cheveux à mon nombril : cette exploration était d'une sensualité folle. À chaque centimètre de peau touché, mon désir de son corps augmentait un peu plus. J'entendais son souffle se faire de plus en plus sonore, de plus en plus rapide : ielle avait aussi le désir chevillé au corps. Doucement, ses doigts devinrent plus insistants sur mes zones sensibles. L'arrière de mon genou agrippé, mon aréole effleurée, ma nuque empoignée : mon corps n'avait aucun secret pour Alex. Très vite, son attention se porta sur mes sous-vêtements. Ielle jouait avec le feu en faisant claquer l'élastique de mon slip et en laissant son doigt errer sur la surface du tissu. Le coton était une bien faible barrière entre ses doigts et mon sexe qui n'attendait qu'une chose.
Mais Alex n'avait pas fini de jouer avec moi. Sa bouche pris très rapidement le relais, titillant chacune des zones visitées par ses doigts. Ses lèvres, ses dents, sa langue, elles étaient toutes au service de mon plaisir. Chaque soupir que je laissais échapper donnait encore plus d'ardeur à ses mouvements. Mes yeux étant toujours bandés, je ne savais jamais où Alex allait frapper la prochaine fois et ielle prenait un malin plaisir à me surprendre par ses caresses, ses morsures, ses coups de langue. Dès que j'ai laissé échapper mon premier gémissement, la dernière barrière s'effondra : ielle avait pris un total contrôle de moi. J'étais totalement abandonné·e entre ses bras et je n'attendait qu'une chose : le prochain de ses gestes.