Noeud shibari? Plaisir BDSM? C'est dans nos cordes !

Cette semaine, Jeannette Spectaculaire va parler cordes ! Non, vous n’êtes pas sur le blog de Leroy Merlin ! Croyez-nous, un noeud peut-être sexy. Vous êtes dubitatif⋅ve⋅s? Faites-nous confiance, Point Q est là pour vous.

(Cet extraordinaire petit lapin shibari nous vient de Kitanya Design Factory)

Anna Bones & Fred Hatt

Qu’est-ce que le shibari?

Parler du shibari ainsi que du plaisir BDSM qui peut être lié est difficile à faire en quelques phrases. Ou même en un article ! C’est un vaste sujet et ces ramifications sont nombreuses.

 

Ici vous trouverez un article de vulgarisation. Je ne suis qu’une simple Jeannette, je ne suis pas spécialiste. Je ne peux, en aucun cas, être une source suffisante d’information concernant la technique du shibari, du bondage et du BDSM. Je vous recommande d’être prudent⋅e et surtout de vous renseigner plus en profondeur si les jeux de shibari ou BDSM vous intéressent.

Cela étant dit, entrons dans le vif du sujet ! 

Le shibari est décrit comme un type de bondage japonais, ce qui n’est pas tout à fait exact. 

Déjà, première difficulté, qu’est-ce que le bondage? C’est une pratique qui consiste à utiliser des cordes, ou autre chose, pour attacher son ou sa partenaire et ainsi l’empêcher de bouger lors d’un rapport sexuel. La différence entre le shibari et le bondage est simple. Pour le shibari, on utilise seulement de la corde. Pour le bondage, il y a de multiples accessoires et de multiples manières de contraindre sa/son partenaire. Comme les corsets, les camisoles, les menottes, les combinaisons de toute sorte !

Concernant le shibari, j’aimerais ici être plus précise et vous compliquer l’existence (j’aime la justesse, que voulez-vous). Il y a le shibari mais aussi le kinbaku !

Le shibari est l’art d’attacher, de lier. Il vise une pratique sensuelle, sexuelle et c’est aussi une recherche de l’esthétique, du corps entrelacé. Il faut contraindre, mais avec raffinement ! Le kinbaku utilise les mêmes codes sans la dimension artistique. Le japonais est parfois difficile à transcrire, il peut être ardu de ne pas mélanger l’un et l’autre. Il est d’ailleurs commun de rassembler les deux pratiques, quasi similaires, sous le nom de shibari.

Ces techniques nous viennent du Japon médiéval où les cordes servaient, à l’aide de noeuds efficaces, à ligoter les prisonniers militaires. Nous sommes bien loin de l’érotisme, même s’il était important, déjà à l’époque, que le résultat soit esthétique !

Il y a bien des manières de jouer du shibari. Les cordes sont plus ou moins grandes en fonction du placement des noeuds et de ce que l’on souhaite entraver. Les jambes, les bras de votre crâne jusqu’à votre petit orteil ! Il est aussi possible de le faire en suspension, mais cela demande une grande connaissance du shibari car la corde doit supporter le poids du corps.

Photo de Marin 13

Qu’est ce que le BDSM?

BDSM veut dire Bondage, Discipline, Sado-Masochisme. Si le bondage est directement compris dans le BDSM, la liaison est toute faite avec le shibari. C’est pourquoi il est important d’en parler dans cet article. Et comme ça ne me coûte pas plus cher, j’en profite pour faire quelques rappels importants !

Tout d’abord, il est essentiel de comprendre que le BDSM est une pratique sexuelle qui demande un consentement. Un espace de parole est nécessaire et fondamental entre la personne dominante et la personne dominée. Mais qu’est-ce qu’un⋅e dominant⋅e et qu’est-ce qu’un⋅e dominé⋅e? La personne dominée est la personne qui désire se soumettre aux désirs de son partenaire. C’est pour cela qu’on utilise aussi le terme soumis⋅e. La personne dominante est celui ou celle qui aura l’autorité dans la relation. 

La personne dominante, si ielle donne le rythme de la “session”, n’est pas pour autant tout⋅e puissant⋅e ! Les envies, le déroulement de l’acte se fait à deux. C’est pour cela qu’il est très important de convenir d’un safe word. Le safe word est le mot qu’on utilise lorsque le partenaire dominé souhaite soudainement arrêter l’échange, soit parce qu’ielle ne sent pas à l’aise, soit parce qu’ielle a mal. Il est d’ailleurs conseillé d’utiliser un mot du quotidien, très loin du domaine sexuel, comme “girafe” par exemple. En effet, le “non” peut-être mal interprété dans un jeu de soumission. Et je me répète (la vieillesse que voulez-vous), être soumis⋅e est un désir, cela ne s’impose pas ! 

Enfin, le BDSM est parfois vu comme un art de vivre, la relation dominant⋅e - dominé⋅e pouvant continuer dans la vie de tous les jours et pas seulement lors d’une relation sexuelle. Dans la sphère intime, le BDSM se pratique avec moults accessoires (si l’envie est là, bien évidemment), de la corde aux menottes, collier et laisse. Bref, comme je le dis toujours sky's the limit ! 

Je précise que ce ne sont pas des pratiques genrées, contrairement à la croyance populaire. Même si les stéréotypes de genre sont encore malheureusement légion dans de nombreuses sphères de la société, pas question de les inviter dans votre chambre à coucher (ou votre donjon, comme vous préférez). Tout est possible ! Il faut juste s’écouter pour être en accord avec sa ou son compagnon de jeu.

Peut-on faire du Shibari sans rapport BDSM? Et est-ce dangereux?

Comme nous l’avons abordé plus haut, le Shibari peut se faire sans pratiquer le BDSM. Il existe deux grandes écoles : une qui tend vers une pratique esthétique et l’autre qui tend vers le BDSM. À vous de choisir ce qui vous intéresse !

Il serait dommage de ne pas tenter l’expérience par appréhension ou par méconnaissance du sujet. Si cela vous titille, vous pouvez par exemple vous tourner vers une approche artistique dans un premier temps. 

Ou alors vous souhaitez tenter le shibari seulement pour son côté esthétique ! Bien sûr, vous aurez une expérience sensuelle mais sans pour autant être en soumission, comme l’entend le BDSM. Je vous renvoie vers cette excellente vidéo de Queen Camille et Marion Séclin pour une séance test de shibari.

Mais attention ! Comme toute pratique “sportive” dirons-nous, il est existe effectivement quelques dangers et c’est pourquoi il est nécessaire de respecter des règles. Je vous encourage d’ailleurs vivement à vous renseigner au préalable, lors de soirées rencontre pour discuter et apprendre le déroulement du shibari. Vous pouvez vous inscrire sur des forums, lire, regarder des vidéos. L’important est de bien se renseigner.

Le risque le plus grand est de ne pas faire un noeud correctement ce qui pourrait causer des dommages corporels. Par exemple, une corde trop serrée pourrait exercer une pression trop importante sur les artères ou des veines et empêcher la circulation normale du sang. Soyez extrêmement attentif⋅ve aux changements de couleur au niveau des membres.

Il en est de même avec les nerfs. Si l’on ne fait pas attention, cela peut provoquer une paralysie de certaines parties du corps. Cela peut durer de quelques minutes à quelques mois ou même demander un traitement médical.

Attention aussi aux brûlures de corde qui peuvent arriver lorsqu’un mouvement de corde est trop brutal ou trop rapide. Donc surtout, il faut avoir à côté de vous des ciseaux à bouts ronds pour couper la corde s’il y a urgence !

Là mon sixième sens me dit que j’ai cassé l’ambiance, refroidi la baraque si j’ose dire. Alors oui, il y a plus excitant que de parler de brûlure et de nerfs bloqués MAIS il est indispensable de parler des risques d’une pratique en amont pour pouvoir en profiter pleinement lors de la séance. 

Photo de Bettie Page 

Shibari, BDSM, comment le proposer à ma/mon partenaire?

Très très bonne question (je m’en félicite !) Comme vous avez pu le voir, le shibari, le bondage, le BDSM ne sont pas des pratiques dont il faut avoir honte mais elles ne sont pas forcément aux goût de tous ! Et oui c’est toujours la même histoire, goûts, couleurs, vanille vs chocolat, Beatles ou Rolling Stones !  Il est important d’accepter que son ou sa partenaire refuse le shibari ou le BDSM car “ L’acceptation est le début du bonheur ”, comme ne l’a pas du tout dit le Dalaï Lama.

Mais si ce n’est pas un refus mais plutôt de l’appréhension, voici ce que vous pouvez expliquer à votre partenaire sans la/le brusquer. 

Tout d’abord il faut mettre l’accent sur la notion de respect et de partage. Vouloir être attaché⋅e, aimer être soumis⋅e au désir de l’autre est un  choix. Et cela ne change en rien la confiance et la considération que votre partenaire a pour vous. Si cette expérience peut sembler brusque, elle n’est pas dépourvue d’amour et peut se faire en toute délicatesse.

J’ai posé quelques questions à Sophie Qui a décidé de participer à un atelier sur le shibari, par simple curiosité. Je vous laisse lire son retour :

Bonjour Sophie pourquoi avez-vous choisi de participer à un atelier sur le shibari?

J'avais lu quelques témoignages et articles sur le sujet et j'avais été très intéressée par cette pratique, aussi bien dans un rapport de domination que pour le côté contrôle et modification des courbes du corps.

Est-ce la première fois que vous vous intéressez au shibari, bondage, BDSM?

Alors j'avais déjà eu une expérience avec un partenaire qui avait déjà eu des relations BDSM et qui m'y a ""initié"" en quelque sorte. Cela tournait particulièrement autour du roleplay et de la déprivation de mouvement (avec les mains ou des menottes). Nous avons essayé une fois avec des cordes mais je pense qu'il y avait un manque de connaissance des deux côtés qui a rendu l'expérience assez peu concluante...

Mais ça titillé mon intérêt et je pense que c'est ça qui a fait que, des années plus tard, je n'ai pas raté l'occasion de découvrir le shibari de manière un peu plus encadrée

Comment l'avez-vous abordé en tant que couple?

C'est moi qui ai proposé cette activité au partenaire que je voyais à ce moment-là. Nous avions tous les deux un goût pour les rapports de domination et cela m'a paru une jolie manière d'explorer un territoire inconnu ensemble. Nous en avons parlé ensemble avant, afin de définir l'envie de chaque personne (être attaché ou attacher ou bien chacun⋅e son tour, les limites, les gestes et safe words, etc...)

Comment s'est déroulé l'atelier?

Nous étions une dizaine en binomes au lieu de rendez-vous, la personne en charge de ""montrer"" était avec sa partenaire et encordée habituelle. Les niveaux étaient très différents sans pour autant l'impression d'être perdus en tant que novice, l'ambiance était aussi très bon enfant, chaque binome se permettant de complimenter les uns les autres sur la qualité de ses noeuds ou sur le positionnement des cordes. J'ai par contre moins accroché avec la manière de faire de la personne en charge de l'atelier, trouvant ses méthodes peu pédagogues et assez rudes.

Sur une durée de 3h, nous avons découvert les nœuds basiques puis plus compliqués, les conseils de base pour une pratique secure ainsi que quelques idées pour rendre la complicité entre encordé⋅e et encordeur⋅se plus facile.

Est-ce que cela à changé un rapport à votre sexualité? Pour vous et/ou votre couple?

J'ai vraiment apprécié découvrir cette pratique et surtout j'avoue être plus ""rassurée"" par rapport à cette envie que j'ai toujours d'être attachée car désormais je sais comment le pratiquer en toute sécurité. Par contre, je ne vais pas m'entraîner aux différents noeuds tous les soirs dans mon lit. Je pense que si l'envie me reprends je saurais l'expliquer plus clairement à mon⋅ma partenaire. Je pense que j'aimerais tout de même refaire un atelier avec un⋅e membre d'une école plus esthétique que BDSM et pourquoi pas m'essayer à jouer aux encordeuses.

Merci pour ce partage Sophie !

Et nous?

J’aimerais vous dire qu’à Point Q, il y a de tout pour faire votre bonheur. Et si nous pouvons vous proposer quelques accessoires pour vous faire plaisir ici ou une belle huile de massage pour prendre soin de soi après un belle partie de jambes en l’air, nous ne vendons pas de corde pour le shibari. Tout simplement parce qu’il faut une corde spécifique et de qualité (de préférence de chanvre, le nylon n’étant pas recommandé pour les suspensions). Allez donc plutôt jeter un œil vers des e-commerce spécialisés, vous y trouverez votre bonheur !

Parce que le shibari est un art, pourquoi pas un peu de lecture, une vidéo ou même une performance? 

J’espère vous avoir guidé dans le monde extraordinaire de l’amour à la corde ! N’hésitez pas à me contacter à jeannette@point-q.com si vous avez des questions ! Dîtes moi si cette petite interview vous a plu, si c’est le cas, j’essaierai de vous en proposer plus !

A très vite,

Jeannette Spectaculaire

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